Peu à peu, le nombre d’étapes me séparant du véritable départ de mon aventure a diminué. Il y a encore seulement 2 semaines, rien ne laissait présager que j’allais entamer ce grand voyage : je travaillais normalement, j’habitais toujours mon appartement, je sortais tous les soirs avec les amis. Mais ici et là, les prémices du changement à venir ont commencé à s’installer.
Tout commence le dernier jour de boulot, je passe une après-midi à tenter de boucler tout ce qui peut l’être et passer le flambeau à mon collègue. Puis je débauche, et ne peut m’empêcher de penser que ce trajet retour, je suis pas prêt de le refaire tout de suite. La nostalgie commencerait presque à s’immiscer. Puis arrivent les embouteillages, je n’y pense plus, trop occuper à gueuler contre le connard qui se traîne alors que le feu au loin est vert et qui se fera un plaisir de passer à l’orange-rouge à 30km/h, me laissant ainsi le loisir d’ajouter de nouvelles insultes à mon répertoire. Pas le temps de me poser que je pars pour faire la dernière soirée dans mon bar préféré avec les potes.
J’enchaîne avec la soirée de départ (c’est concret ça comme étape, bon sang) chez moi. Tous les amis, certains que je n’avais pas vu depuis un moment, un instant cool avec chacun. Je ne craque presque pas, juste content de voir tout ce beau monde. Je me rends surtout compte que je suis quand même entouré de gens vraiment super super cool. Et que je tiens à beaucoup d’entre eux beaucoup plus que je n’aurai pu le penser. Le départ ? Quel départ ?
Appart dévasté, appart à quitter dans 3 jours. Une autre étape donc, le déménagement. La tête dans le guidon, pas le temps de réfléchir. Mais je n’esquive pas le moment nostalgie cette fois, lorsque je jette un dernier coup d’œil à ce lieu désormais vide qui m’aura abrité pendant 2 ans. Encore plus marquant, c’est le fait de se sentir totalement étranger à son quartier l’instant d’après. Je n’ai plus rien à faire là, petite claque.
J’arrive à caler un pot de départ avec les collègues, qui est par ailleurs enfin l’occasion de les voir dans un cadre autre que le boulot.
Bordeaux c’est fini (putain ! je balance ça comme si c’était facile et insignifiant), place à la préparation du départ. Bon là je vais quand même me rendre compte que je pars dans pas longtemps. Dans 4 jours même. QUATRE JOURS ??! Pas le temps d’y penser t’as un sac à faire, petit.
Pouf ! Me voilà déjà à dire au revoir aux grands-parents, puis la gare, les amis qui sont venus avec leur gueule de bois mais qui balancent quand même des vannes pour détendre tout le monde. Le train est là, le temps d’y poser mon sac, je me retourne vers les parents en larmes, et bon là quand même ça fait des gribouillis dans le ventre. Mais faut pas s’en faire, je vais à Paris, rien de grave. Je reviens à la fin du week-end il me semble, non ? Un dernier au revoir aux amis, qui me feront bien rire une dernière fois à courir à côté du train jusqu’au bout. Et le plus bizarre, c’est que l’instant d’après j’étais heureux. Pas de quitter tout ça évidemment. Heureux de me tourner enfin vers ce qui arrive.
Je craignais l’étape parisienne –j’aime pas cette ville, je ne me l’explique toujours pas- mais c’était sans compter, là encore, sur les amis. Une ultime étape qui se passera donc toute seule, un ultime moment de bonheur, jusqu’à la porte d’embarquement du terminal 2C de CDG.
Me voilà seul. C’est probablement ce qu’il me fallait pour avoir enfin cette foutue prise de conscience.
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PS : j’avais initialement écrit ce billet pour traiter de ces fameuses « dernières fois », qui ont ponctué mes derniers jours avant la grande aventure. Je me rends compte que ça m’a surtout fait penser à toutes les personnes qui m’entourent et auxquelles je tiens énormément. Je prends le risque de faire une liste et d’oublier des gens, ne m’en voulez pas. Ah et y’a pas d’ordre non plus.
Un grand merci à mes parents, mes grands-parents, à Marine, Lucile, Nicolas, Richard, Manue, Damien, Aurélien, Ghislain, Ludo, Alex, Sébastien, Mathilde, Yann, Thomas, Fanny, Rym, Flavien, Claire, Matthieu, Fred, Rémi, Célia, JB, Audrey, Julia, Yannis, Chris, Cécile, Aurélie, Anne,Anaïs, Morgane, Pascal, Maud, Julien, Clémence, Sonia, Marianne, Alexandrie, Florent, Mikel. Et tous les autres.
Pour ce que vous êtes, pour ce que vous faites. Je vous aime fort fort fort. Vous allez me manquer (pas encore trop, mais bientôt), et il me tardera de vous revoir. Mais pas tout de suite, j’ai 2-3 bricoles à faire avant.
OUIN OUIN
RépondreSupprimer"Je ne craque presque pas" à la soirée de départ ?
RépondreSupprimerMais pwa pwa pwa!!!! J'ai encore les traces de tes larmounettes sur mon t-shirt!
See ya Duc, le bisou
Je suis trop en accord avec la Cèl' !!! T'as chiallé ta race !!
RépondreSupprimerAmuses toi bien chtio gamin !! (les chti' en N.Z)
Je confirme également : t'as chialé dans nos bras, on t'a VU !! Profite bien et reviens avec trop plein d'histoires
RépondreSupprimerC'est vrai que j'avais la même gueule de bois que Pinocchio le jour du train... Mais heureux d'être là !
RépondreSupprimerBon ben hein, amuse toi bien l'ami !
Et sinon dans un an t'arrives à quelle heure ?
A quand les gueules de bois au kiwi ? Gros coeur avec les doigts, tu nous manques déjà.
RépondreSupprimerC'est un beau cadeau que tu nous fais à tous avec ces petits récits de toi-même... Mille bisous ;)
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