vendredi 8 février 2013

Sad Christchurch

Je quitte Oamaru sous la pluie, en fin d'après-midi. La route qui m'attends va être longue, assez monotone et fatiguante. Mais je le fais de bon coeur car le lendemain, je vais récupérer ma pote Julie à l'aéroport de Christchurch, où l'on commencera un road trip de trois semaines dans l'île du sud.

Plus de trois heures de route d'un trait. Ça vous fera probablement sourire, mais ici en Nouvelle-Zélande, la notion de temps quand on est conducteur n'est pas la même qu'ailleurs. Les distances semblent s'allonger, la fatigue survenir plus vite. Et cette fois, il n'y a pas vraiment de superbes paysages pour faire passer le temps. Non pas que cette côte Est est moche, loin de là. Mais je roule sur une "autoroute", il pleut et c'est presque la tombée de la nuit. Bref, je n'ai pas vraiment de temps à perdre et je roule. Je me souviens tout au plus d'un ciel de fin du monde qui me fait presque croire être dans le film Twister. Je m'attends réellement à voir apparaître une tornade au milieu des champs que je longe. Une moyenne frayeur (je ne dirai pas "grosse" pour pas vous inquiéter, mais je suis trop honnête pour dire "petite") plus tard lors d'un dépassement de camion, je me trouve un coin pour dormir à une trentaine de kilomètres de Christchurch. Le temps que je sorte la casserole pour me préparer des noodles, il fait nuit noire, il était vraiment temps que j'arrive.

Le lendemain, la pluie est déjà loin et les nuages me laisse profiter par intermittence des rayons du soleil. Je suis assez excité à l'idée de retrouver Julie, car c'est l'annonce du départ d'un véritable road trip (elle ne reste qu'un mois en Nouvelle-Zélande, il va falloir être efficace) et la garantie de beaucoup de débilité. Et de ce côté là, on peut dire qu'on va remplir le contrat. Bref, je retrouve la pauvre petite bête traumatisée à l'entrée du terminal. Comprenez-la, elle débarque dans un nouveau  pays un jour post-intempéries, venteux et froid, après avoir été habituée au chaud climat australien. Ainsi commence l'affrontement entre team NZ et team Australie, qui ne cessera que trois semaines plus tard. J'ai beau lui expliquer que je n'ai pas eu ce temps depuis octobre dernier à Auckland, je comprends vite que je pars avec un handicap face à ma compagnonne Aussie. Mais il faut savoir être patient, et l'avenir me donnera raison. Ah oui, important, je profite de ce passage à l'aéroport pour reporter mes billets de retour.

On profite de la fin de matinée pour aller voir d'un peu plus près la ville. Christchurch, c'est la "capitale de l'île du sud", et deuxième plus grande ville de Nouvelle-Zélande avec presque 400 000 habitants. Elle est malheureusement célèbre pour avoir subie deux gros tremblements de terre (un premier en septembre 2010, et un second encore plus destructeur en février 2011). Les dégâts sont importants (probablement 20 milliards de dollars NZ), et la ville a vécue un exode de plusieurs milliers d'habitants qui ne souhaitaient plus y vivre.
Bref, je ne vais pas recopier la fiche Wikipédia, mais je voulais juste replacer ce contexte assez exceptionnel. Et donc quand on arrive en centre-ville, on a beau avoir entendu plusieurs témoignages sur l'état de la ville, on ne peut s'empêcher d'halluciner. Le centre-ville est tout simplement fermé et on fini par tomber sur une zone "réhabilitée", à savoir que certains commerces ont été relocalisés dans des containers aménagés. A deux pas de là, des barrières de chantiers, et des immeubles partiellement effondrés, toujours pas reconstruits. Et là, on se rappelle que le plus gros tremblement de terre a eu lieu il y a maintenant deux ans, et on se demande comment les habitants peuvent garder espoir de voir un jour la ville à nouveau "vivante".


Ils ont au moins gardé un certain humour...



On s'évade quelques temps dans le jardin botanique, afin de respirer un peu. Très vite, on se met d'accord sur le fait qu'on n'a pas spécialement envie de rester ici. On quitte donc la ville en début d'après-midi. Peut-être trop rapidement ? Je n'arrive pas à croire qu'il n'y a rien à faire dans la plus grande ville de l'île du sud... Quoi qu'il en soit, nous voilà partis pour explorer la Banks Peninsula.

Rédigé en écoutant

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire