Même si le climat reste relativement clément pour un hiver, j'apprends dès ma première soirée que ce n'est pas forcément marrant de voyager en van en cette saison. Le soleil se couche à 17h30, ce qui laisse peut de temps pour trouver un spot pour passer la nuit. Et une fois posé, je fais la "cuisine" dans le noir (à 18h), et une fois mon dîner englouti, il ne me reste plus qu'à regarder deux épisodes de Breaking Bad avant que ma batterie lâche et voilà ! 20h30 il est temps de faire dodo... mouais... ce schéma se reproduira quelques fois et m'incitera bien souvent à opter pour une auberge de jeunesse, même si ce n'était pas trop prévu dans le budget. Maigre consolation, pour cette première nuit dans la nature, j'aurai droit à un magnifique levé de lune sur l'océan pacifique.
Après un nouveau passage à Kaikoura, un coucou aux phoques et je continue vers le nord. Je décide de me poser dans un camping du DOC, entre Blenheim et Nelson. L'endroit se nomme Pelorus bridge, et la nuit sera... bien fraîche. J'apprends toutefois que le lieu a servi de décors pour le tournage du second épisode de Bilbo (les nains dans les tonneaux sur la rivière, sans trop vous spoiler). J'arpente donc un peu les alentours le lendemain matin avant de repartir pour Nelson.
Bientôt, dans The Hobbit part 2 : Pelorus bridge |
La ville ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable lors de mon premier passage, mais cette fois-ci, je suis un peu plus disponible et réceptif. Sachant que je vis mes derniers instants sur l'île du sud, tout est bon pour rester un peu plus longtemps.
Je retrouve à nouveau Clara, et nous décidons de nous échapper jusqu'à Cable Bay le temps d'une splendide journée. L'endroit, situé à une vingtaine de kilomètres de Nelson, a son charme. Nous grimpons au milieu des moutons sur l'une des hauteurs, et nous sommes récompensés par une exceptionnelle vue à 360°. A l'Ouest, nous avons Nelson, les montagnes des Nelson Lakes et l'Abel Tasman National Park, au Nord le Cook Strait (détroit entre les deux îles de Nouvelle-Zélande) et à l'Est et au Sud le début des Marlborough Sounds. Il ne nous faut rien de plus pour profiter de cet après-midi. On aura même l'occasion de voir à l'horizon une multitude de baleines (qui n'existent en fait que dans notre esprit, mais nous décidons que c'est la journée parfaite pour ça).
Cable Bay |
Malgré les nuits très fraîches, les journée sont magnifiques et je décide donc d'en profiter pour enfin faire un tour du côté de l'Abel Tasman National Park. Comme d'habitude, c'est une décision de dernière minute, je me contente donc d'une journée de marche. Un water taxi m'amène à un point donné du parc, et me voici parti pour quelques heures de marches le long de la côte. C'est plutôt joli, ensoleillé, le sentier serpente le long du littoral, parfois en terrain découvert, parfois au milieu de sous-bois, avec de multiples accès à des petites baies et autres plages. Je me dis que le tout dois vraiment être sympa en été, où l'ont peut mixer kayak, marche et baignade sur quelques jours. Cette journée sera également l'occasion pour moi de voir mon premier black fantail, dont j'ignorais jusqu'alors l'existence !
Abel Tasman National Park |
Black Fantail ! |
Le soir, je dors à Motueka, au White Elephant, un backpacker dont la majorité des guests travaillent dans les vergers environnants. Je n'y reste qu'une nuit mais je me souviendrai du très bon accueil que j'y ai reçu. Le lendemain matin je traîne encore le long de la côte pour retarder l'inévitable saut vers le nord.
Un matin à Motueka |
Port Motueka |
De retour à Nelson, je passe par le "centre de la Nouvelle-Zélande" et vois mon dernier -et magnifique- coucher de soleil depuis l'île du sud.
Un bien bel au revoir de la part de l'île du sud |
Je traîne clairement. Je trouve le moindre prétexte pour ne pas avancer plus vite vers la sortie de cette période magique de presque six mois (en fait, je n'ai même pas besoin de prétexte pour ça). Je n'ai absolument pas envie de quitter l'île du sud. Je le ressens (à tort ?) comme la fin du voyage que j'aime, de la Nouvelle-Zélande que j'imaginais (et qui a largement dépassé ce que j'en attendais), des rencontres que j'y ai fait. Mais je sais aussi que si je reste plus longtemps ici sans réel objectif, j'endommagerai ce sentiment positif de nostalgie. Et ça, je ne le souhaite à aucun prix. Je me mets donc en route vers Picton, port de départ vers Wellington et l'île du nord, le cœur lourd.
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