Le Tongariro Alpine Crossing est la randonnée journalière la plus prisée par les néo-zélandais sur leur territoire. Il faut dire que le cadre est assez singulier, et à l'opposé des montagnes arborées, tantôt verdoyantes, tantôt rougeoyantes de l'île du sud. Ici, c'est un paysage rocailleux, à la limite du désertique qui s'offre à mes yeux. C'est d'ailleurs par la bien nommée "Desert Road" que j'arrive dans la zone, au soleil couchant. L'impression est assez saisissante, roulant sur une route paraissant sans fin, au milieu d'une vaste plaine sans arbres. Les sommets les plus connus du parc Mount Ruapehu et Mount Ngauruhoe (qui est le Mount Doom / Montagne du Destin du Seigneur des Anneaux) se découpent sous fond de soleil couchant sur ma gauche. Je m'arrête pour profiter du spectacle, et regrette même de ne pas être arrivé plus tôt pour profiter une journée entière de ces lieux à l'ambiance si fascinante.
Le soleil se lève tout juste, le sommet enneigé du Mount Ruapehu brille de mille feux. Le sol est gelé, les plantes bordant le sentier sont recouvertes de givre. Nous sommes en basse saison, mais il y a tout de même une bonne quinzaine de randonneurs se préparant à entamer le parcours. Je laisse un peu d'avance à la majeure partie d'entres-eux. J'ai le sentiment que pour profiter des lieux et de leur atmosphère, il vaut mieux être entouré du moins de monde possible.
Pour la première partie de la randonnée, je traverse clairement ce qui a servi de décors au Mordor. C'est assez incroyable de se dire que tout ceci est naturel. Sur ma droite, alors que les rayons du soleil pénètrent peu à peu dans la vallée, se dévoile à travers quelques nuages le Mount Doom, plus impressionnant et proche que jamais. Quelle ambiance !
Je redescends de l'autre côté et arrive en vue des Emerald Lakes. Les nuages décident de nous laisser tranquille à ce moment.
Mais pas le froid. Après une courte pause déjeuner avec l'allemand qui était dans ma navette, il est temps d'entamer la dernière partie du voyage. Malgré les multiples couches de vêtement que je porte (2 pantalons, 4 couches de divers habits thermiques en haut, gants, écharpe, bonnet), je me retrouve gelé en quelques minutes. Le vent qui souffle maintenant est littéralement glacial, et j'ai beau bouger mes doigts en continu, je commence déjà à ne plus les sentir. Après une bonne quinzaine de minutes dans ces conditions extrêmes, nous nous retrouvons enfin à l'abri des rafales, et au soleil. Il me faudra malgré tout une bonne demi-heure pour me réchauffer.
S'offrent maintenant à mes yeux les prochains kilomètres du sentier serpentant vers la vallée et la fin du parcours. La vue est encore une fois magnifique, mais les jambes vont souffrir avant de pouvoir enfin se reposer de cette exceptionnelle journée !
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